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Mayres en cartes postales

Mayres en cartes postales
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24 décembre 2007

Ressources naturelle du pays

             Ressources naturelles du Pays

    Mayres devrait prendre rang parmi les climats tempérés, mais
les hauts contreforts qui l'entourent, par leur manteau de neige de
six mois, les violents tourbillons qu'ils déchaînent et la privation de
soleil qu'ils procurent, lui valent un climat intermédiaire entre le
climat tempéré et celui des hauts plateaux : moins doux que le
premier, moins rude que le second.
    Tous les arbres de la zone tempérée y réussissent à peu près :
tels le noyer, le châtaignier, le prunier, le pommier, le cerisier, le
pêcher et même le figuier. Non greffés ou greffés de mauvaises espè-
ces, ces arbres donnent du fruit de seconde qualité.
    Parmi les récoltes doivent figurer aussi les céréales : seigle, orge,
avoine, mais en petite quantité. L'agriculture ne prend en effet qu'une
faible partie du sol. S'il présente quelques ouches ou champs sans
muraille, ce sont bien les tassels ou terrasses avec les landes qui
l'emportent. Dans les tassels se récoltent de délicieuses pommes de
terre et de superbes raves qui alimentent le marché d'Aubenas ou
de la grande ville.
    Replantée depuis quelques années avec des cépages américains,
en particulier avec du clinton, et organisée en tonnelles, la vigne
donne un assez bon rendement, mais la maturité imparfaite du raisin
laisse de l'acidité au vin.
    Autrefois chaque maison possédait son chanabier ou champ à
chanvre.
    Sur les bords de l'Ardèche, au fond de la vallée, trouvent place
les prairies : bien soignées, elles fournissent le fourrage nécessaire à
l'entretien des bêtes à corne ou à laine.
    L'été, tout cet ensemble de culture offre un panorama splendide.
En bas les vertes prairies, auxquelles succèdent ensuite les céréales,
les arbres fruitiers, de grands massifs de châtaigniers, et au-dessus
la sombre couronne des hêtres et des résineux ; tout un amphithéâtre
de verdure, admirablement varié, montant de gradin en gradin, de
zone en zone, jusqu'aux cimes d'Abraham, des Poignets, de la Cha-
vade et de Chaumienne, où se rencontre le tapis d'airelles, de cithres,

de fines herbes, émaillé au printemps des fleurs balsamiques de la
violette, de l'angélique et de l'amère gentiane.
     La gentiane, la framboise et l'airelle fournissent un certain rap-
port. Dans la gentiane, c'est la racine qui est recherchée pour la
pharmacie et les amers ; dans l'airelle et la framboise, c'est la baie ou
fruit.
     On ramasse les baies d'airelle avec une sorte de petit râteau,
appelé peigne, qui comporte une courte poignée et une planchette
armée de dents longues, serrées et un peu recourbées. Le prix de
vente se maintient aux environs de 40 à 60 francs les 100 kilos ; en
1925, il a atteint 100 et 110 francs.
     A ces produits du sol s'ajoutent ceux de la basse-cour et de
l'étable. La basse-cour élève poules, poulets, canards et lapins.
     Chaque village possède un troupeau de chèvres et de brebis assez
conséquent, qu'un berger conduit toute la journée sur les pentes
herbeuses des montagnes. Par manque d'entente ou par suite de
jalousie, certains villages déjà ne possèdent plus de berger commun :
c'est alors la ruine des habitants ou l'ignorance de l'enfant, obligé de
laisser l'école pour la garde du troupeau.
    Avant l'achat des crêtes montagneuses par l'Etat, de grands
troupeaux transhumants venaient passer l'été à Mayres ; aujourd'hui,
seuls les quartiers des Pergeyres et de Chaumienne jouissent encore
de ce privilège.
    A la chèvre et aux brebis s'ajoute la vache : on la trouve dans
la plupart des écuries.
    Les fardeaux traînés quelquefois le long des pentes — tel le
schlittage des Vosges — sont le plus souvent transportés à dos :
l'homme assure ce transport, aidé en faible partie par l'âne, la bête
de somme la plus répandue dans le pays.
    Cultivée dans tous les villages avec le bru (tronc de châtaignier
percé), l'abeille fournit un miel assez abondant et assez estimé.
    N'oublions pas le cochon (en parlant par respect) : chaque maison
en engraisse un ou deux pour les besoins de la ferme ; s'il y a du
surplus, on le vend dans le pays ou aux environs. Quelques maisons
se livrent aussi à l'élevage du porcelet.
    Et des bonnes truites de Mayres ne faut-il pas en parler ?
    Le commerce et l'industrie rendent peu : cafés et épiceries, trop
nombreux, ne nourrissent pas leurs tenanciers ; tous heureusement
possèdent un lopin de terre à exploiter.
    Dans sa traversée de Mayres, l'Ardèche actionne trois moulins
à blé, trois moulinages et une scierie, sans compter le moulinage de
La Mothe. Celui du pont Peyroux a disparu et a cédé la place à une
scierie et à un atelier mécaniques de menuiserie et d'ébénisterie.

    Autrefois Malbos possédait aussi un moulin à blé, le vieux Mayres
la scierie Chabert et Saint-Martin la grande scierie Deligans, rempla-
cée aujourd'hui par le moulinage Coudène. Il existait aussi une
verrerie à la Veyreyre, des tuileries à Malbos et à La Chavade, des
moulins foulons et à huile à Saint-Martin et à La Mothe ; dans
plusieurs villages, travaillaient des sabotiers, des tisserands, des
cardeurs, des serruriers, des maréchaux-ferrants, tandis qu'aujour-
d'hui nous comptons un seul sabotier, un seul coutelier et un seul
maréchal-ferrant.
    Mayres, voit aussi jaillir de son sol quatre ou cinq sources
bicarbonatées sodiques gazeuses : c'est la continuation du bassin
de Vais : une seule, au vieux Mayres, est utilisée par les habitants et
les villégiateurs.
    Enfin, des mines de plomb argentifère, plusieurs fois exploitées,
plusieurs fois abandonnées, pourraient apporter une certaine aisance
au pays, mais les recherches ne paraissent pas jusqu'ici avoir décelé
un filon suffisamment riche.J.B DALMAS, dans son Itinéraire du Géologue
et du Naturaliste, décrit les mines : La principale mine est un filon
de galène sulfurée, à grande facettes, située à l'extrémité sud de la
commune de Mayres, au quartier du Désert, près de la tour du Poignet
qui a servi de signal géodésique pour la carte de France. Ce filon
d'une puissance de 9 à 10 cm a pour gangue la baryte sulfatée lamelleuse
pour toit et pour mur un granit jaunâtre en décomposition.

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24 décembre 2007

Un début d'histoire



            MONOGRAPHIE
        DE LA PAROISSE DE MAYRES
                              
    D'après certains étymologistes, Mayres viendrait du celte et
signifierait prairies ou canaux qui arrosent les prairies. Un coup
d'œil d'ensemble paraît contredire cette étymologie : la lande abonde
à Mayres, mais non la prairie.
    Plus vraisemblablement c'est au datif latin Matribus, aux Mères,
que Mayres doit son nom.
    Sous le paganisme, Mayres déifia « les Mères ou Génies de Bel »
(le Soleil), comme d'autres pays aux alentours déifièrent le Suc de
Brison, les crêtes du Tanargue et tous les grands phénomènes de la
Nature.
    Cette déification des Mères ne doit pas nous surprendre, puis-
qu'on a trouvé à Crossillac, près de Villeneuve-de-Berg, un autel
dédié aux déesses mères Obelenses. L'endroit où a été découvert
l'autel des Mères Obelenses ou génies de Bel était, il y a peu d'années
encore, un lieu de pèlerinage : on y venait implorer la pluie.
    Au mont Auxois, près de Dijon, on a mis au jour tout récemment
« un bas relief mesurant 1,70 m, sur lequel figuraient trois déesses
mères, accompagnées de quatre enfants » .
    Mayres imita ces pays et comme eux honora la Maternité. Le mo-
bilier culturel employé à cet effet était peu compliqué : un autel en
pierres grossièrement sculptées, sur lequel coulait de temps en temps
le sang d'un agneau ou d'un chevreau devait en faire tous les frais.
    Ce monument gallo-romain se dressait, à coup sûr, sur le mamelon
du vieux Mayres, que couronna plus tard la forteresse des Montlaur.
    Même de nos jours, ce point reste lieu de pèlerinage : on y vient
implorer la pluie ou le beau temps, suivant le besoin, en s adressant
non plus aux Mères, mais à Saint-Médard, évêque de Noyon.

24 décembre 2007

Mayres aux sources de l'Ardeche.

Mayres aux sources de l'Ardeche.

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